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CAP B du 18 au 22 novembre 2024 : Recours en évaluation _ Déclaration liminaire

Publié le 19 novembre 2024 - Lecture 3 mn

La CGT fait partie intégrante de la démocratie ; elle est définie comme un corps intermédiaire et, à ce titre, nous n’avons aucun problème à affirmer que nous faisons partie de ce système.
Il n’est pas de notre ressort de remettre en cause les fondements de la démocratie, même dans le cadre de manifestations, aussi puissantes soient-elles, comme celles contre la réforme des retraites.
Nous observons avec une profonde inquiétude la propagation de plus en plus affirmée d’une idéologie d’extrême droite dans les démocraties occidentales, avec des prises de pouvoir en Hongrie, en Italie, en Suède, et maintenant aux États-Unis.
La victoire de Donald Trump au vote populaire lors des dernières élections présidentielles américaines, n’en doutons pas, va donner un coup de fouet sans précédent aux partis européens qui se réclament et prônent cette idéologie.

Depuis des années, la CGT dénonce l’aggravation des inégalités, la concentration croissante des richesses, et le fait que la soi-disant redistribution dans une société financiarisée n’est qu’un leurre.
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À la sortie de la destruction du continent européen en 1945, la France a appliqué ce type de mesure avec le programme du Conseil national de la Résistance, des mesures destinées rappelons le à empêcher le retour au pouvoir du fascisme.
C’est de cet héritage d’antifascisme que nous sommes issus : par la loi Thorez de 1946 votée à l’unanimité est créé le statut de la fonction publique, renforcé par les lois Le Pors de 1983. Dès le départ, les fonctionnaires considérés comme des citoyens libres dans l’exercice de leurs missions et indépendants du pouvoir politique et de celui de l’argent, sont indissociables de l’épanouissement d’une nation démocratique. De part notre statut ce n’est pas la course au profit qui détermine notre travail mais bien la réponse aux besoins sociaux librement déterminés par le peuple à travers ses représentants.

Et aujourd’hui c’est cette histoire, cette Résistance et ces conquêtes que l’on rêve de liquider à longueur d’antenne du groupe Bolloré. Pire, il s’en trouve même aux manettes de l’État.
Le gouvernement Barnier n’est pas en reste et le mépris affiché à l’égard des fonctionnaires par le Ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique, celui-là même qui se rêve ministre contre l’excès de bureaucratie est insupportable !
Notre Elon Musk d’Eure-et-Loir nous promet donc :

  • 3 jours de carence, soit bien plus que la majorité des travailleurs du secteur privé puisque 70 % d’entre eux sont couverts par des accords de branche, d’entreprise ou par leur mutuelle
  • indemnisation à 90 % au lieu de 100 % des jours d’arrêt au-delà des 3 premiers jours
  • suppression de la Garantie Individuelle de Pouvoir d’Achat (GIPA) allant de pair avec le
  • gel du point d’indice, dont la paternité est partagée avec les ministres Guérini, Montchalin et tant d’autres avant…

Un beau programme pour qui rêve de manger du fonctionnaire au petit-déjeuner. Pourtant, le 15 novembre la Direction Générale de l’Administration et de la Fonction Publique (DGAFP), c’est-à-dire une administration dépendant directement de M. Kasbarian rendait son rapport annuel sur l’état de la fonction publique. Quelle déception pour le ministre, dont les agents, chiffres à l’appui, démentent ses fables au sujet de l’absentéisme des fonctionnaires.
Non, les fonctionnaires ne travaillent pas moins que les salariés du privé. En 2023, le nombre moyen de jours d’absence dans la Fonction publique est de 12 (1,7 j. seulement de plus que dans le privé qui est à 10,3 et bien des raisons l’expliquent) et il est de 8,4 jours pour la Fonction publique d’État hors enseignants et de 9,3 pour les enseignants. Et quand bien même, pourquoi le nivellement se ferait-il toujours à la baisse ? La CGT est contre les jours de carence pour le public comme pour le privé.

Nous ne sommes pas les boucs-émissaires et nous ne sommes pas responsables de la dette. Et si on parlait plutôt des plus de 100 milliards par an d’aides aux entreprises sans aucune contrepartie et sans aucun contrôle ? Quid des baisses constantes d’impôts depuis 2017 dont les apprentis sorciers macronistes découvrent aujourd’hui – oh surprise – qu’elles se sont traduites par une aggravation du déficit public ?
C’est dans ce contexte que l’intersyndicale de la Fonction publique ainsi que l’intersyndicale DGFIP appelle l’ensemble des collègues à la mobilisation le 5 décembre.

Concernant l’ordre du jour de cette CAP, nous vous renvoyons à notre liminaire de septembre lors de la 1re session de recours.

Nous vous rappelons seulement que nous voterons « Pour » la proposition lorsque la demande de l’agent sera satisfaite dans son intégralité.

A défaut, nous voterons « Contre » !