GT du 23 octobre 2025 : Formation - Déclaration liminaire
A la DGFiP, tant qu’il restera un service avec un agent pour y travailler une réforme sera en cours ou à venir.
Depuis sa création en 2008, la DGFiP est victime d’une réformite incessante pour accompagner les réductions budgétaires avec pour corollaire des dizaines de milliers de suppressions d’emplois : fermetures massives et fusions de services, généralisation des centres de contacts pour éloigner toujours plus le contribuable du service public...la liste est longue et non exhaustive.
La formation professionnelle n’est pas épargnée loin s’en faut : réformes des formations initiales (formations en établissements raccourcie, stage pratique qui devient probatoire, cours en autonomie, suppression du stage de découverte) et continue (offres de formation de plus en plus en autonomie).
Les épreuves des concours, qui étaient jusque-là passées sous les radars, sont sur la sellette : suppressions des épreuves de dissertations/synthèses de documents par des questions à réponses courtes et des questions à choix multiple, suppressions des épreuves de langue et prépondérance des épreuves orales sur les épreuves écrites.
Alors que l’administration se plaint d’un niveau des concourants et par voie de conséquence des promus en baisse perpétuelle, par sûr que les choix de supprimer les épreuves écrites longues et de valoriser l’oral aillent dans le bon sens.
L’évolution des concours externes informatiques est à l’ordre du jour de ce groupe de travail.
Si la modification de la physionomie du concours externe de contrôleur programmeur suit cette logique que la CGT Finances Publiques réprouve, pour le concours d’inspecteur, c’est toute la philosophie du recrutement qui prévalait à la DGFiP qui est remise en cause.
En effet, le concours d’inspecteur deviendra un concours sur titre et travaux réservé aux seuls candidats titulaires d’un diplôme informatique.
Les épreuves écrites d’admissibilité existantes seront remplacées par une sélection par un jury, au vu des dossiers des candidats (diplômes, CV, lettre de motivation, réalisations professionnelles).
L’admission, suite à admissibilité sur dossier, sera organisée autour de deux oraux : un oral généraliste destiné à apprécier les qualités personnelles du candidat et un oral technique permettant de valider les compétences métiers des candidats.
Dans les faits un concours qui était ouvert à tous sous condition de diplôme, devient un recrutement de type privé avec sélection sur dossier et entretient d’embauche. C’est une remise en cause de l’accès pour toutes et tous à la fonction publique. La CGT Finances Publiques le condamne fermement.
Concernant la réforme du concours IP, la CGT a dénoncé au GT précédent une réforme de simplification purement budgétaire.
Nous avions exprimé notre désaccord de fond sur l’importance démesurée apportée à l’analyse financière, sans justification sérieuse, qui sera porteuse d’une rupture d’égalité contestable. En effet, la solution retenue est aussi stupide qu’inéquitable, favorisant outrageusement les candidats maîtrisant cette matière mineure (qui ne faisait l’objet que d’un complément à l’épreuve précédente de comptabilité) et ce dans un contexte de revalorisation globale du poids de l’épreuve écrite.
Comme nous le disions au début de nos propos liminaires, la réformite est la boussole de la DGFiP et la formation n’y échappe pas.
Pour preuve, 2 fiches en sont la conséquence directe :
👉 Une fiche sur les priorités de la formation continue en 2026 : les formations portant sur les orientations/réformes directionnelles (numérique, facturation électronique), ministérielles (plan fraude, transfert de taxes) et interministérielles (résilience), devront être suivies en priorité par les agents. Quel impact sur la formation continue en termes de coût/jours agents ? Des formations métiers seront-elles refusées, différées ?
👉 Une fiche sur l’évolution de la formation initiale des inspecteurs et des contrôleurs stagiaires 2025/2026 : la formation initiale doit s’adapter tant bien que mal, avec bien souvent un temps de retard, aux réformes en cours ou à venir. Conséquences les collègues en charge de la FC et de la Fi passent leur temps à réécrire les modules et les stagiaires de l’année d’avant doivent avoir recours à la formation en cours de carrière pour se former.
À ce propos, lorsque lors du dernier CSAR, l’administration nous répond que les femmes enceintes qui doivent breaker leur formation en établissement pour suivre leur congé maternité doivent recommencer dès le début de leur formation , car la fiscalité évolue... comment dire ? Laissez nous rire !
Pour la CGT Finances Publiques, l’égalité femmes/hommes passe par le fait de combler les facteurs d’inégalité en faveur des hommes.
La prise en compte de la grossesse des femmes en est un : pour la CGT Finances Publiques, une femme
en situation de grossesse qui ne peut terminer sa scolarité doit si les conditions le permettent, pouvoir la
valider. A défaut, elles doivent pouvoir la reprendre là où elles l’ont interrompue conservant le bénéfice des
UC validées.
Dans l’attente, la DGFiP doit se mettre en conformité avec le décret 2025-402 du 2 mai 2025.
Concernant les stagiaires en situation de handicap - et ils sont nombreux - les difficultés perdurent :
problème de rythme à l’ENFIP, aménagement du poste et des rythmes de travail dans les services voire pour
certain·e·s d’entre eux/elles discriminations et harcèlement.
L’accord handicap ministériel couvrant la période 24-26 prévoit et je le cite « au cas par cas les aménagements
des formations initiales, via les différentes formes d’aménagement préconisé par les médecins : accompagnement
personnalisé, aménagement des horaires, auxiliaires de vie... ». Qu’en est il à l’ENFIP ? De même un des axes
phare est une administration handi-accueillante... pourtant les problèmes perdurent.
Pour la CGT Finances Publiques, au-delà des mots, l’administration doit se donner les moyens de ses
ambitions… cela passe notamment par la formation/sensibilisation de l’ensemble des personnels aux
situations de handicap et à leurs problématiques.
Enfin, si nous en avons le temps, car comme d’habitude, l’ordre du jour de cette réunion est particulièrement
chargé, nous nous plierons bien volontairement à l’exercice voulant que nous commentions le bilan de la
formation professionnelle.